La luxation de l’épaule est la plus courante des luxations. On l’observe le plus souvent au cours de la pratique sportive.
L’articulation de l’épaule est formée de l’extrémité supérieure de l’os du bras (tête de l’humérus), qui glisse dans une cavité peu profonde (la glène) située sur l’os de l’omoplate. Plusieurs structures maintiennent l’articulation, comme des ligaments ou une capsule.
La luxation de l’épaule correspond au déboîtement de la tête de l’humérus hors de la glène de l’omoplate.
Selon la position de la tête humérale, on parle de luxation :
Il existe aussi des subluxations : dans ce cas, la tête humérale ne sort que partiellement de la glène.
En général la luxation survient soit à la suite d’une chute sur la main ou sur l’épaule (accident de roller, de judo…), soit lors d’un mouvement d’armé du bras (mouvement bras en l’air et en rotation externe) – tel l’armé et l’armé-contré d’un lancer (par exemple lancer d’un ballon comme dans le handball).
Plus rarement, la luxation peut apparaître sans traumatisme en raison d’une laxité anormale de l’articulation.
Le blessé ressent une douleur vive et ne peut plus aligner le bras le long du corps. En cas de luxation antérieure, le bras est anormalement tourné vers l’extérieur et l’extrémité de l’omoplate peut faire saillie sous la peau (c’est le « signe de l’épaulette »).
À la palpation douce, le médecin ne retrouve pas l’humérus dans la glène.
La radiographie de l’épaule confirmera le diagnostic et vérifiera l’absence de fracture.
Il ne faut pas tenter de remettre l’humérus en place en tirant sur le bras du blessé. On risquerait de léser le cartilage, les nerfs entourant l’articulation. De plus, un arrachement osseux peut s’associer à la luxation.
Le blessé doit consulter rapidement pour être traité.
Le chirurgien va vérifier qu’aucune lésion vasculaire, nerveuse, articulaire n’est présente et va « réduire » la luxation pour remettre l’humérus en place. Cet acte se pratique avec ou sans anesthésie (il s’agit le plus souvent d’une anesthésie légère).
Le bras sera ensuite immobilisé pendant un mois, coude au corps, en posant un simple bandage. Il est important de respecter ce délai pour que les ligaments se ressoudent et éviter que la luxation ne récidive (voir fiche ).
Une rééducation pourra être proposée afin de renforcer les muscles de l’épaule, notamment ceux qui la stabilisent (muscles sous-scapulaire et deltoïde).